Le site GoEuro a établi une liste de 10 villes européennes à visiter pour les amateurs de Street art et Marseille en fait partie à côté de Bristol, Cologne, Rotterdam, Milan ou Barcelone. Marseille, une ville incontournable de la culture urbain ? C’est certain mais le Street art deviendrait-il pour autant un des meilleurs atouts de la ville pour séduire les touristes européens ?
Alors que le MuCEM ouvrait ses portes au printemps 2013 et que la Capitale européenne de la culture faisait connaitre Marseille pour autre chose que ses faits divers, de nombreuses galeries et associations s’affairaient à donner une visibilité aux street-artistes et à revendiquer l’attachement des Marseillais à l’art urbain. Comme le fait justement remarquer le site GoEuro : « Si l’art de rue a vraiment décollé dans les années 80 dans la cité phocéenne, celui-ci a longtemps été combattu par les autorités et seules des initiatives récentes ont permis un relatif changement de point de vue sur la question ». Petit retour sur ces dernières années et ce qui a bougé dans le milieu de l’art urbain.
Ils ont fait bouger les choses
Depuis quelques années, les street-artistes revoient leur format et leur support pour s’exposer en galerie. Marseille ne fait pas exception à la règle bien au contraire, les acteurs du milieu artistique se sont intéressés très tôt à cet art underground. Dès son arrivée à Marseille en 2007, le commissaire-priseur Damien Leclere a ouvert la voie du marché de l’art urbain aux côtés de Tito avec une première vente aux enchères en 2008 très bien accueillie par le public. En plus des nombreuses ventes de la maison Leclere, d’autres initiatives ont contribué à cette reconnaissance toute neuve des artistes des rues.
On pense bien sûr à Tito qui a ouvert la Backside Gallery en 2010, espace entièrement consacrée à l’art urbain et qui depuis est un des fondateurs de la Villa Alliv. Jeune, passionné et expert quand il s’agit de présenter les oeuvres des artistes, il a réussi l’exploit d’installer en plein coeur des quartiers chics de la ville un lieu de 400 m2 dédié à l’art urbain (aux côtés de Sébastien Fritsh de la maison d’édition créative On-Off Galerie et de l’agence événementielle Rough Dandies).
Reso à la Villa Alliv
Dans un autre registre, les filles de l’association Juxtapoz proposent Mur-Marseille depuis 2012. Chaque mois, elles invitent un artiste urbain à investir le mur du Surkouf à l’angle de la rue Crudère et du Cours Julien. Né en 2009 dans un vieux garage du 5ème, l’association a depuis déménagé dans un local de 160m2 avec jardin sur le bd Longchamp. Et comme preuve ultime de son succès, Juxtapoz a même pu transformer en vivier d’artistes une école qui avait fermé rue Fongate.
On peut aussi citer UndArtGround, à quelques mètres de la Major, rue des Repenties, à la fois concept store & galerie d’art qui accueille des artistes du courant street art marseillais comme Difuz, Bihno, Gamo ou Joke. La galerie Association d’Idées qui expose en ce moment les deux artistes Lyonnais THTF, ou encore la Seize Galerie et la galerie David Pluskwa qui a fait venir l’artiste américain Jon One à Marseille il y a quelques semaines et qui récidive avec son expo « From street 2 art » visible en ce moment. La galerie Stammegna qui avait organisé avec Street Art Galerie une expo de Kongo, Fenx et Noé Two en décembre dernier.
Et dans les prochains événements, l’Arty balade avec Skunk Dog est à noter dans vos agendas.
Les deux artistes de THTF à la galerie Association d’Idées
Et là vous vous dites : « et JR ! »
Impossible de parler de Street art à Marseille sans évoquer JR et la Belle de mai. En 2013, pour la Friche et le projet de MP2013 Quartiers Créatifs, il investit les murs de la Belle de mai en mettant à contribution les habitants du quartier. Un beau projet photographique qui a ouvert la voie à d’autres collaborations avec l’artiste comme son oeuvre réalisée sur la devanture du cinéma le Gyptis. La cabine photo de JR à la Belle de mai avait été prise d’assaut par les jeunes et les familles !
Pour conclure
Notre liste n’est certainement pas exhaustive mais montre déjà combien l’art urbain compte pour Marseille. Pour preuve, l’Open13 qui a fait appel à l’artiste Dok pour sa communication et qui exposera ses oeuvres réalisées en collaboration avec la photographe Malika Mokadem pendant le tournoi ; et la Ville de Marseille qui a récemment demandé à Philippe Echaroux de projeter ses oeuvres sur les murs de la ville dans le cadre de MSPORT 2017. Mais pour revenir à la question posée : le Street art est-il en passe de devenir un des meilleurs atouts touristiques de la ville ? On parie dessus. Surtout quand on apprend que l’Office du Tourisme a rajouté une visite « Street art » pour faire découvrir la Plaine et ses galeries aux touristes et que l’on repense au succès des Promenades sonores de Julie de Muer à travers le Cours Julien avec plus d’1,5 millions de visites en seulement un mois ! Reste à savoir si, à force de médiatisation, les street-artistes ne risquent pas de perdre leur côté rebelle. Mais c’est un risque à prendre, non ?
Photo en haut de page : performance de l’artiste Jeff Aerosol pour le Mur-Marseille
Retrouvez l’article de GoEuro qui nous a inspiré : 10 villes européennes pour les amateurs de Street art