« Objets inanimés avez-vous donc une âme ? »*. Pour Julie Pailhas, la réponse ne laisse pas de place au doute : oui, les objets ont une âme. Surtout ceux qui, pièces uniques, naissent des mains d’artistes et d’artisans après de longues heures de travail. En revenant vivre à Marseille, et après avoir travaillé des années comme styliste à Paris, Julie avait cette idée en tête : faire de son appartement une galerie confidentielle d’un genre nouveau, aux antipodes des boutiques traditionnelles. Un lieu, ouvert uniquement sur rendez-vous, où les objets d’art qu’elle affectionne particulièrement s’assemblent avec justesse dans l’intimité de son intérieur.
Pour découvrir la sélection de Julie Pailhas, vous devrez la contacter via son Instagram, prendre rendez-vous avec elle et garder secrète l’adresse qu’elle vous donnera. Et pour cause, elle vous ouvre les portes de chez elle. Dans son appartement, tout (à très peu d’exceptions près) est à vendre. Mais au-delà de cette singularité, tout est surtout unique. Sa sélection est le fruit de son goût pour le travail d’artistes et d’artisans qu’elle suit depuis des années. Des noms qu’on ne retrouvent nulle part ailleurs parce qu’ils ont choisi d’exposer leur pièces exclusivement ici.
Ses personnalités, elle les a rencontré quand elle travaillait dans la mode, à Paris. Styliste pour le Elle, Glamour ou encore Milk Décoration, cette Marseillaise revenue récemment au bercail, a eu la chance de connaitre des talents jamais représentés dans le Sud.
On retrouve ainsi la délicate lampe en cuir tanné végétal et incrustée de feuilles de schiste naturelles cousue main par Fabien Ifirès qui a appris son savoir-faire dans les ateliers d’Hermès. L’étrange joli monstre aux bords arrondis en grès noir de la céramiste et artiste Elisa Uberti.
L’incroyable tapis, issu d’une série limitée de huit pièces, noué main en laine, soie et lin par la peintre belge Charlotte Culot basée dans le Lubéron dont nous retrouvons les gouaches petits formats dans l’espace cuisine.
À ces pièces uniques, viennent s’assortir des tirages argentiques vintages, des collages de Lia Rochas-Páris, des pièces de design chinées. Et puisque nous sommes autorisés à visiter la chambre de Julie, nous grimpons à l’étage pour y découvrir le « Visage antique » , une photo ancienne datant des années 60 tirée sur plexiglass. Impossible, aussi, de ne pas s’attarder sur la curieuse « Rhino chair » d’Olivia Cognet, une sculptrice et céramiste niçoise installée à Los Angeles.
Si tout nous plait parmi ce que présente Julie Pailhas, il ne faudrait pas oublier d’évoquer le naturel avec lequel les objets s’inscrivent dans leur environnement. C’est bien là que se joue la particularité de recevoir chez soi. Prendre le temps de vivre avec les créations qu’elle propose à la vente, accueillir chaque visiteur avec attention et apporter un conseil avisé.
En somme : une expérience à la hauteur du travail des artistes qu’elle représente.
* Citation d’Alphonse de Lamartine qui a inspiré le nom ‘Objets inanimés » choisi par Julie Pailhas.