Alabama a découvert Club Cheval cet été à Calvi on the Rocks. Totalement subjuguée par le style du groupe et leur énergie sur scène, il fallait qu’elle en sache un peu plus sur ces poulains d’Ed Banger et ces proches de Louis Brodinski.
À l’occasion de Marsatac, elle interviewait pour Les marseillaises, ces quatre phénomènes quelques heures avant leur live.
Les Fous de Discipline, l’interview de Club Cheval par Alabama
Club Cheval c’est 4 personnalités, 4 artistes producteurs venus d’univers très différents, fusionnant les looks comme ils fusionnent les genres musicaux house, techno, r’n’b… Certes, il y a cette apparence farfelue, mais ce sont surtout 4 passionnés, érudits de musique, un mélange d’indiscipline et de rigueur dans le travail.
Ont-ils réussi une partie du défi évoqué par Panteros666 dans Brain Magazine :
“Et on s’est senti de relever le défi de faire quelque chose d’universel à nous quatre. On s’éclate dans des niches chacun de notre côté, mais ensemble, on voulait faire un album pour faire comprendre notre musique à nos mères, à des mômes de 15 ans, à des Américains…”
Alabama : Vous venez de sortir Discipline, morceau-titre de votre album prévu pour 2016. Votre clip, réalisé par J.A.C.K, m’a tout de suite fait penser aux ados américains de Larry Clark ou de Gus Van Sant. Ce clip c’était pour atteindre “les mômes de 15 ans et les Américains” ?!
Sam Tiba : Ce n’était pas forcément calculé mais c’est assez vrai ce que tu dis, quand tu regardes le clip tu as l’impression que ça a été tourné dans une banlieue “ricaine”, mais avec une baraque remplie de français, on voulait ça en fait ! C’est toujours un peu relou quand tu peux identifier géographiquement et sociologiquement les détails d’un clip. Là tu ne sais pas trop où ça se passe.
Alabama : J’ai même cru que c’était un début de film d’horreur !
Panteros666 : Oui, on dirait Scream un peu, genre teen Movie
Alabama : Dans un genre totalement différent, comme le personnage de dos dupliqué à l’infini dans From The Basement To The Roof, quel est celui le plus accro à son portable et aux réseaux sociaux ? D’ailleurs qui gère ceux du groupe ?
Sam Tiba : On s’occupe de tout nous-même !
Panteros666 : Vu que nous sommes tout le temps ensemble, on poste tous sur les différents réseaux..
Sam Tiba : Bien sûr, nous sommes entourés de personnes qualifiées qui nous conseillent et nous déconseillent, mais nous restons maîtres de notre barque. Il n’y a pas vraiment de chef de la com ou de chef des interviews. Si tu nous interviewes séparément, on dira à peu près tous la même chose sans s’être consulté avant.
Alabama : Dans une des vidéos sur votre compte Instagram, on vous voit charrier Myd parce qu’il écoute Le Maudit de Véronique Samson. Pas de sample français dans vos morceaux ! Pourquoi ? La musique française ne vous inspire pas du tout ?
Myd : Il faut savoir que dans nos carrières respectives, on a chacun beaucoup d’influences, on a appris au fil des années, de l’expérience et de la prod, à les digérer, à ce qu’elles ne soient plus hyper identifiables. J’adore la chanson française, Michel Berger, Véronique Samson, les harmonies françaises. On a tous une passion, plus ou moins grande mais quand même assez affirmée pour la French Touch, Cassius… Il y a une identité française dans la variété comme dans la musique électronique, pour nous cette patte française est très importante. Après, aujourd’hui dans tous nos morceaux, on essaie de toujours garder une distance entre nos influences et le résultat final, on essaie que notre son, soit un son Club Cheval.
Sam Tiba : Et puis surtout, on ne sample pas beaucoup !
Alabama : Pourtant, dans Discipline, il y a une voix !?
Sam Tiba : Oui, mais c’est un chanteur. Toutes les voix sur l’album sont chantées
Panteros666 : C’était cool avant de sampler mais de nos jours, ça devient un cauchemar. Dès que tu prends un sample, même si ta tracks n’est pas un carton, on te demande tout de suite de l’argent et il faut négocier avec des avocats.
Alabama : Mais ces chanteurs ne sont pas avec vous sur scène. Pourquoi ?
Panteros666 : Notre chanteur on l’utilise comme un instrument.
Sam Tiba : La voix n’est pas au centre, sinon la musique devient un accompagnement et le lead est pris par le chanteur automatiquement.
Canblaster : Et pour la petite histoire, on avait essayé avec un petit bout de voix sur l’album mais on avait 0% des droits de la track, tout revenait à la personne à qui on avait pris quelques secondes. Du coup, on a fini par faire rechanter.
Panteros666 : Il n’y a qu’un sample avec la voix de Diana Ross qu’on voulait vraiment garder mais ce n’était pas possible, les ayants droits de la famille ont carrément dit non.
Alabama : J’ai lu que vous bossiez en binômes, quels sont-ils ?
Canblaster : Pas forcément en binômes, ce qui est important c’est que sur chaque track, on soit passé tous les 4. Nous sommes tous capables de travailler sur tout, il n’y a plus aucune limite dans le processus. La fraîcheur, c’est le truc le plus important !
Myd : Notre prochain album sera diffèrent, mais il sonnera Club Cheval. DJ kore a canalisé nos énergies, notre son, il nous aidé à aller jusqu’au bout de cette expérience qu’est un premier album. Ce fût un véritable coup de foudre entre nous, c’est un vrai géni de la production. Il est trop fort ! Hyper perfectionniste… DJ Kore est devenu sur cet album, le 5ème membre de Club Cheval.
Pour finir sur une touche moins sérieuse, on a évidemment abordé le sujet couleur de cheveux de Panteros666, le journaliste de radio 06 a demandé : « Comment on fait pour chopper avec des cheveux bleus ? »
Panteros666 : En fait c’est très simple, c’est un processus de sélection naturelle. Si une nana se dit “il est trop bizarre ce mec, il a des cheveux bleus”, je ne vais même pas lui parler mais s’il y en a une qui va au-delà des cheveux bleus, c’est l’élue !
Avis au groupie de panteros666 !