Fondatrice de la galerie en ligne Antipode Gallery et du studio de pilates le plus cool de Marseille, le Paradisio Pilates Club, Bettina de Boisse, que l’on retrouve régulièrement derrière les platines quand elle n’est pas en mission humanitaire avec l’association Autour de l’enfant, a plusieurs vies à la fois.

Rencontre sous forme de portrait chinois avec une femme libre à l’énergie solaire.
Tour à tour DJ, galeriste, mannequin, social media manager et plus récemment entrepreneuse, Bettina fait rayonner la ville avec ses nombreux projets. Née sur l’île de la Réunion, élevée à Marseille auprès de parents médecins, elle fait ses études à Paris et à Pékin avant de débuter une carrière de mannequin qui la conduit à voyager à travers le monde avant une installation au Maroc puis aux États-Unis.
Son activité de DJ l’amène aussi à mixer aux 4 coins du globe dans les plus grands clubs. C’est finalement à l’occasion du confinement que Bettina décide de poser ses valises et de passer plus de temps à Marseille où rien ne lui manque hormis un endroit pour pratiquer le Pilate.

Elle crée alors avec son amie d’enfance, Julie Bouissin, le studio de leur rêve dans le 6e, à quelques pas de Jogging avec qui elle collabore régulièrement. Le résultat est un espace beau et chaleureux où pratiquer le Reformer en musique avant de partager un café ou un jus frais au Refreshment Club.
Rapidement devenu un incontournable de la ville, Bettina et son associée préparent désormais l’ouverture de deux nouveaux Paradisio Pilates Club à Marseille avant d’ouvrir le concept à la franchise. Un succès qui ne doit rien au hasard mais tout à la recette magique de Bettina : le travail, l’instinct et l’amitié.

BETTINA DE BOISSE
INTERVIEW FIGURE DE STYLE
Si tu étais…
– Une chanson :
« Don’t stop me now » de Queen parce que ce groupe est l’un de mes premiers coups de cœur musicaux. J’avais 7 ans lorsque j’ai entendu résonner la voix de Freddie Mercury pour la première fois, au Vélodrome. où j’étais venue avec mon père pour fêter la victoire de l’OM en Ligue des Champions ! Un grand souvenir !
– Un festival :
Sans hésiter, le festival Burning Man dans le désert de Black Rock au Nevada. J’y ai joué 3 fois et c’est là que j’ai commencé à mixer. C’est un lieu unique où l’on peut faire l’expérience de la vie idéale sur Terre. Le temps du festival on est tous égaux, tous présents, tous libres d’être qui l’on veut. C’est magique. Et la partie art et musique est vraiment de grande qualité.
– Une œuvre d’art :
Probablement une œuvre éphémère, comme les installations de Burning Man qui sont brûlées ou démontées à la fin. L’éphémère invite à apprécier la beauté du moment présent et nous rappelle que la beauté réside dans l’impermanence. Comme dans la vie, en disparaissant ces œuvres laissent une empreinte, un souvenir collectif, une émotion qui perdure bien au-delà du visible… (Même si je n’aimerais pas finir brûlée !) Je reprends cette idée avec ma plateforme d’art solidaire Antipode Gallery, où nous proposons des expos pop-up, visibles un court moment. Ensuite, chaque œuvre perdure au-delà de sa physicalité en soutenant des associations dans la réalisation de projets sociaux, humanitaires ou environnementaux.
– Un objet :
L’oracle des déesses de Doreen Virtue que je consulte régulièrement pour moi ou pour les autres dès que j’ai un doute ou une question. Ça me guide sur la bonne voie et je m’y sens vraiment connectée. J’ai aussi toujours un œil sur moi, qui me protège du mauvais œil et des mauvaises énergies. Soit en bijou (on dit qu’ils se cassent quand ils t’ont protégé) soit en petit talisman que je glisse dans mon sac (je l’ai touché quand j’ai dit juste avant que je n’aimerais pas finir brûlée !).
– Une île :
Ibiza, sans hésiter ! J’en suis tombée amoureuse il y a plus de 10 ans et j’y ai acheté une maison avec une amie dans le nord de l’île. J’y vis environ 3 ou 4 mois par an. Après l’avoir beaucoup fréquentée pour la fête, j’en savoure aujourd’hui le côté sauvage et « slow life ».
– Une heure de la journée :
Celle du sunset. Je regarde presque tous les jours le coucher du soleil, soit de chez moi, soit de Notre-Dame de la Garde. C’est un peu mon rituel. À Ibiza, j’ai aussi mes spots spéciaux pour le regarder. Je crois que j’ai environ 4300 photos de couchers de soleil dans mon téléphone ! Il y a quelque chose de magique à cette heure-là, c’est un moment suspendu, un peu entre-deux, où tout semble possible et qui m’apporte un grand sentiment de calme
– Une température :
La plus chaude possible ! Je déteste avoir froid ! Je suis née en février et je trouve que c’est un mois qui ne me correspond pas du tout. Mais en réalité, comme je suis née à la Réunion, les saisons sont inversées… Je suis définitivement une fille de l’été !
– Un sport :
Évidemment le Pilate. C’est la pratique qui m’a permis de me remettre au sport. J’aime le fait que le Pilate offre une vraie connexion corps et esprit. J’ai pratiqué dans beaucoup de villes avant d’ouvrir mon propre studio. Nous voulions créer un lieu good vibes, où l’on pratique sur des machines Reformer, dans un cadre solaire et une ambiance fun, en musique. Quand nous nous sommes lancées, ce type de lieux n’existait pas à Marseille… Alors plutôt que de devoir aller à Paris pour pratiquer, on a préféré créer notre studio idéal ! Et depuis l’ouverture, il ne désemplit pas avec des retours hyper positifs de notre clientèle. Jamais on n’aurait imaginé un tel succès si rapidement.
– Un péché mignon :
La grasse matinée ! Je n’ai pas souvent l’occasion d’en faire avec mes différents jobs et voyages mais quand je peux me l’accorder, c’est un moment que j’aime beaucoup. Récemment, j’ai pris un chien et on m’avait prédit la fin des grasses matinées… Mais elle s’adapte très bien !
– Un·e héros/héroïne :
Binta, la cheffe des femmes de Djimande, un petit village de Casamance au Sénégal. Elle pratiquait l’excision sur les jeunes filles avant de s’engager à arrêter. Désormais, elle milite même contre l’excision en se rendant dans les villages de Casamance pour en expliquer les dangers et convaincre les hommes et femmes de mettre fin à ces mutilations. Je suis tellement fière d’elle et du modèle de femme qu’elle est. Ça a été un travail de plusieurs années avec l’association Autour de l’enfant dont je fais partie pour mettre fin à l’excision à Djimande. Même si la pratique est interdite au Sénégal, elle reste très ancrée dans les traditions. Les parents le faisaient un peu à contre-cœur par peur de ne pouvoir marier leur fille. Le déclic est venu en grande partie en remettant les femmes au cœur des décisions et lorsque les hommes se sont engagés à épouser les jeunes femmes non excisées. À force d’aller en mission humanitaire à Djimande, les villageois nous ont donné des prénoms traditionnels et, pour moi, c’était Binta (Bintou pour les intimes). Je l’aime trop !