Borderline : une signature expérientielle
Depuis plus de 10 ans, Christian Mellon, fondateur du collectif Borderline, repousse les frontières de la créativité à Marseille. En transformant des lieux inattendus en scènes événementielles, il redéfinit la manière dont les Phocéens et les visiteurs explorent la ville. Des apéros en bateau, des soirées au Mucem, au théâtre Silvain ou à l’îlot de la Corniche l’été. Le collectif ne cesse d’explorer de nouveaux horizons avec audace. Ô Fadoli, leur QG de quartier revampé, incarne ce même esprit d’aventure. Ici, l’étymologie de la convivialité prend tout son sens : vivre et manger ensemble. C’est un repère pour l’hiver, où le partage se déploie, sans artifices.
Laetitia Balitran : authenticité et partage
Nouvelle cheffe d’Ô Fadoli, Laetitia Balitran n’arrive pas dans l’univers de Borderline par hasard. Si elle admet que sa rencontre avec ce lieu semble fortuite, il est difficile de ne pas y voir une évidence, tant son parcours et sa vision de la cuisine s’alignent avec les valeurs du collectif : audace et sens du partage. Fille d’une famille corse où la cuisine était un véritable art de vivre, elle a appris à allier passion et convivialité. Autodidacte, son parcours est marqué par des rencontres déterminantes, notamment avec Nicolas Ravanas (Au bord de l’eau), des projets créatifs avec le collectif l’Arrêt Création, et la direction de lieux comme le Yen et le patió (chez ió). Après une parenthèse de réflexion et de voyages, durant laquelle elle explore les approches holistiques, elle s’installe à Valensole il y a un an et demi. Là, elle crée une table d’hôtes et un lieu de vie mêlant cuisine, bien-être et partage.
L’âme marseillaise
Pour elle, la cuisine va bien au-delà du simple savoir-faire ; c’est une quête d’équilibre entre sincérité et plaisir. « Faire à manger, c’est donner de l’amour », confie-t-elle. Chez Ô Fadoli, cette vision prend vie à travers des plats simples, généreux et réconfortants. Parmi les victuailles à partager : œufs mimosa, aubergines façon parmesane, croque-monsieur truffé ou potimarron rôti au pélardon et ses chips de chorizo. Pour accompagner ces mets, une sélection de cocktails et de vins, servis par une équipe jeune et enthousiaste (Hugo, Ashley et Natty). « Ici, l’atmosphère fait tout. Il n’y a pas de protocole. Les gens se parlent, échangent, et tout le monde se sent bien. Ce qui me touche, c’est de voir cette convivialité autour du comptoir, comme une grande tablée familiale où chacun trouve sa place », confie Laetitia.
3 questions à Laetitia Balitran
– Tu as un parcours culinaire assez unique. Qu’est-ce qui t’inspire ?
Mon inspiration vient surtout de mes voyages. J’ai eu un vrai coup de cœur pour la gastronomie thaïlandaise, en particulier le Tigre qui pleure. Ce plat résume tout ce que j’aime : un équilibre parfait entre des saveurs qui s’opposent, comme les épices, la chaleur et la fraîcheur. C’est ce contraste qui me parle vraiment. J’adore aussi les saveurs du Moyen-Orient, surtout libanaises. Ce sont des cuisines de partage, pleines d’épices et de textures, qui m’inspirent beaucoup et que j’aime réinventer à ma façon.
– Qu’aimes-tu cuisiner ?
J’adore revisiter des classiques, surtout les plats de grand-mère, comme une bonne blanquette de veau. J’aime y ajouter une touche de fun ou un peu de modernité. L’idée, c’est de garder l’âme de ces recettes authentiques, mais en jouant sur les textures ou la présentation. Ça permet de redonner vie à ces plats tout en gardant leur côté réconfortant qui parle à tout le monde.
– La spiritualité occupe une grande place dans ta vie, comment s’exprime-t-elle dans ta cuisine ?
Pour moi, la cuisine, c’est avant tout une manière de montrer de l’amour et de créer une vraie connexion. Ce n’est pas juste préparer un plat, c’est transmettre quelque chose, une énergie, une attention particulière. Je crois que les gens le ressentent, et c’est ça qui rend le moment unique.
Ô Fadoli
8, rue neuve Sainte-Catherine, 13001 Marseille.
Jeudi 18 h – minuit
Vendredi 18 h – minuit
Samedi 18 h – minuit