Un étage au dessus de la Velada, à quelques mètres de l’abbaye St Victor, une nouvelle adresse réclame toute notre attention. D’abord parce qu’avec un nom pareil, c’est quitte ou double. La Chapelle, ça sonne bien et ça promet beaucoup. Ensuite, parce que les quelques infos grappillées avant d’y aller nous annoncent un restaurant en étage, quasi planqué, éclairage à la bougie et cuisine raffinée. Le teasing est parfait donc risqué.

Derrière cette nouvelle adresse éphémère : Borderline et Mensa food & events. Deux collectifs aguerris dans leur champ respectif : la fête, les soirées, la musique pour Borderline et la cuisine gastronomique, le bon vin et les événements culinaires insolites pour Mensa qui vient tout juste de clôturer sa deuxième saison sur l’île Degaby.

À gauche de la Velada donc : une entrée introduite par un portrait de Frida Khalo nous indique les marches à suivre. Une montée rouge vif qui pousse la curiosité à son max et nous amène dans ce lieu pour le moins atypique qui garde en lui les souvenirs du restaurant Il Clandestino. En haut des marches, un lourd rideau conserve le suspense jusqu’au dernier pas. Entre deux plis on devine des tablées d’amoureux ou d’amis. Puis, cette salle rouge et éclairée uniquement à la bougie. Une sorte de salon privée – de chapelle ? – un coin pour se recueillir ou boire des coups devant les projections en super 8 d’Olivier Lubeck. Une seule pièce qui donne tout son charme au restaurant. Il y a aussi le vieux piano qui attend les doigts agiles de Cyril Benhamou pour les soirées acoustiques annoncées le mardi. Le comptoir ancien, la vue sur l’Abbaye st Victor. Et le menu. Parce que, bonne nouvelle, la surprise se trouve aussi dans l’assiette !

Sébastien Dugast et Romain Nicoli – le duo Mensa – ont fait leurs armes ensemble chez Gérald Passedat où ils officiaient respectivement en qualité de chef exécutif et directeur adjoint pendant plus de 7 ans. Jusqu’à ce qu’ils prennent le large ensemble pour créer Mensa – traiteur nomade et organisateur d’événements culinaires hors norme. L’éphémère de qualité, ils en ont donc particulièrement l’habitude. Et si on devait leur attribuer un style, ce serait précisément leur faculté à “déguinder”, si on peut dire, le milieu de la gastronomie.

À la carte cette semaine-là : des croquettes de homard, des brochettes de canard et racines de persil à la sauce tonkatsu, un crudo de poisson bleu, des huitres incroyablement assaisonnées, un paleron braisé servi dans son jus, un encornet farci aux moules arrosé au jus de cochon… C’est tendre, croustillant, surprenant, parfaitement équilibré. Les classiques français sont super bien pimpés. Les légumes, racines, herbes choisis avec la plus grande attention. L’offre des boissons mixe cocktails traditionnels et bouteilles originales. Comme cette étonnante bière de vigneron vieillie en fût dont le goût se situe entre le cidre, le pétillant et la bière de soif.

Combien de temps la Chapelle restera ouverte ? On ne sait pas précisément. Pour quelques mois sûrement, jusqu’à ce que nos envies de terrasse printanières reviennent. Est-ce qu’on y retournera ? Avec un rapport qualité prix juste, un accueil aussi agréable et une déconnexion garantie : sans aucun doute.

La Chapelle
du mardi au samedi soir
31 rue d’Endoume, 13007 Marseille